Plongez dans l’univers fascinant du jardinage et du bien-être avec notre invitée de la semaine, l’horticultrice et auteure Jessica Walliser. Dans son dernier livre intitulé « Plant Partners: Science-Based Companion Planting Strategies for the Vegetable Garden », Jessica explore les stratégies de plantation compagnon appuyées par la science.
Qu’est-ce que la plantation compagnon et pourquoi devrions-nous la pratiquer ?
La plantation compagnon consiste à cultiver des plantes ensemble pour le bénéfice de l’une ou plusieurs d’entre elles. Jessica souligne qu’il est essentiel de planter les cultures de manière réfléchie, en s’inspirant des environnements sauvages où de nombreuses variétés de plantes partagent le même espace. Contrairement aux monocultures, où les plantes identiques sont alignées en rangées, les cultures se portent mieux en polyculture, avec différents types de plantes cultivées ensemble.
La pratique du jardinage compagnon : une stratégie soutenue par la science
Une approche basée sur la nature sauvage
Le jardinage compagnon est la pratique de cultiver des plantes ensemble dans le but de bénéficier à l’une ou plusieurs d’entre elles. Jessica Walliser explique que l’idée est de planter les cultures de manière à refléter les environnements naturels, où de nombreuses variétés de plantes partagent le même espace. Alors que de nombreuses fermes pratiquent la monoculture – des rangées de plantes identiques – les cultures sont plus performantes en polyculture, où différents types de plantes sont cultivés ensemble.
Les monocultures ont tendance à être plus sensibles aux maladies et aux problèmes de ravageurs. Mais grâce à l’interplantation (mélange de deux espèces végétales ou plus), les problèmes courants sont réduits, et il y a encore plus d’avantages à réaliser. Dans ses recherches pour son livre « Plant Partners », Jessica cherchait à mieux comprendre les connexions clés entre les plantes et comment elles interagissent les unes avec les autres. Elle a examiné à la fois comment deux plantes en proximité bénéficient l’une de l’autre et comment plus de diversité bénéficie à l’ensemble du jardin.
La communication entre les plantes et le partage des ressources
Les plantes ne poussent pas en rangées dans la nature, explique Jessica. Elles poussent en harmonie avec d’autres membres du monde végétal. Les plantes communiquent entre elles et partagent des ressources. Par exemple, un arbre à enracinement profond peut amener l’eau et les nutriments plus près de la surface du sol, où les plantes à enracinement superficiel peuvent en bénéficier. Les plantes utilisent des excréments racinaires pour distribuer les nutriments, ce qui contribue au partage des ressources, voire au vol de ressources.
Les semiochimiques (phéromones ou substances chimiques similaires) permettent aux plantes d’envoyer des signaux à d’autres plantes et aux insectes. Par exemple, une plante attaquée par des insectes peut libérer ce qu’on appelle des volatiles de plantes induits par les herbivores (HIPV) dans l’air pour indiquer à d’autres plantes qu’il est temps de renforcer leurs défenses chimiques. Les HIPV peuvent également attirer des insectes bénéfiques qui se nourrissent de ces ravageurs.
Les plantes allélopathiques
L’allélopathie est la manière dont une plante affecte négativement la germination, la croissance ou la survie d’une autre plante. Par exemple, l’ail des ours, le ray-grass d’hiver, les noyers noirs et le solidage du Canada produisent des allélochimiques qu’ils libèrent dans le sol. L’ail des ours a été trouvé pour inhiber les champignons mycorhiziens qui soutiennent la diversité de nos arbres.
D’autres raisons de ne pas labourer
La méthode de jardinage sans labour gagne en popularité, et la science la soutient. Labourer le jardin perturbe les réseaux mycorhiziens bénéfiques, explique Jessica. Garder ce réseau intact aide grandement à la santé de vos plantes et à leur acquisition de nutriments.
Les champignons attachés aux racines s’étendent plus loin dans le sol que les racines elles-mêmes. En échange de certains hydrates de carbone des racines, les champignons apportent des nutriments aux plantes.
Gestion des mauvaises herbes avec des paillis vivants
Un paillis vivant est une plante basse cultivée sous une culture plus grande. Pensez à un paillis classique comme celui que vous pourriez cultiver en dehors de la saison, mais dans ce cas, le paillis vivant est interplanté avec une culture de légumes en pleine croissance.
Les légumineuses, comme le trèfle blanc néerlandais, sont un exemple de paillis vivant qui favorise également le transfert d’azote.
De nombreux paillis vivants fleurissent, ce qui attire davantage de pollinisateurs dans votre jardin. Ces fleurs fournissent également du nectar riche en glucides pour les insectes bénéfiques prédateurs des ravageurs.
Les racines du paillis vivant pénètrent dans le sol et fournissent des excréments racinaires bénéfiques à vos cultures comestibles.
En somme, le compagnonnage des plantes est une pratique ancestrale qui peut grandement bénéficier à notre potager. Grâce aux recherches scientifiques de Jessica Walliser, nous pouvons désormais comprendre et exploiter les interactions entre les plantes pour favoriser leur croissance et leur santé. En privilégiant la diversité et en évitant le labourage excessif, nous pouvons créer un écosystème naturel dans notre jardin, favorisant la lutte contre les maladies et les ravageurs tout en améliorant la fertilité du sol. Les plantes communiquent entre elles de manière complexe, utilisant des signaux chimiques pour s’entraider et se protéger. En choisissant judicieusement nos associations de plantes et en incluant des cultures compagnes et des paillis vivants, nous pouvons cultiver un potager sain et productif tout en respectant l’environnement. Il est temps d’adopter une approche plus holistique de la culture des légumes, en tirant parti des merveilleuses interactions naturelles entre les plantes pour créer un jardin prospère et équilibré.
FAQ – Companion Planting Strategies
1. Qu’est-ce que la plantation compagnon et pourquoi devrions-nous la pratiquer?
La plantation compagnon est la pratique de cultiver des plantes ensemble au bénéfice de l’une ou de plusieurs d’entre elles. L’idée est de planter des cultures de manière à refléter les environnements sauvages, où de nombreuses variétés de plantes partagent le même espace. Les monocultures ont tendance à être plus sujettes aux maladies végétales et aux problèmes de ravageurs, mais à travers l’interplantation (le mélange de deux espèces végétales ou plus ensemble), les problèmes courants sont réduits et il y a encore plus de bénéfices à réaliser.
2. Comment les plantes communiquent-elles et partagent-elles des ressources?
Les plantes interagissent entre elles. Il existe une compétition pour les ressources entre les plantes, mais aussi un partage de ressources. Par exemple, un arbre aux racines profondes peut amener l’eau et les nutriments plus près de la surface du sol, où les plantes aux racines peu profondes peuvent en bénéficier. Les plantes peuvent également communiquer via des sémiocimiques pour envoyer des signaux à d’autres plantes et aux insectes.
3. Quels sont les avantages des plantes allélopathiques?
L’allélopathie est la manière dont une plante affecte négativement la germination, la croissance ou la survie d’une autre plante. Certains exemples de plantes allélopathiques sont la moutarde à l’ail, le seigle d’hiver, les noyers noirs et la verge d’or du Canada. Cependant, il existe également une application bénéfique de l’allélopathie pour le contrôle des mauvaises herbes.
4. Pourquoi éviter le labourage du sol?
Le labourage du jardin perturbe les réseaux mycorhiziens bénéfiques. Garder ce réseau intact aide vraiment à la santé de vos plantes et à leur acquisition de nutriments. Jessica recommande des « rototilleurs vivants », comme les radis fourragers, qui permettent un échange d’eau, d’air et de nutriments dans le sol.
5. Comment gérer les mauvaises herbes en utilisant des paillis vivants?
Les paillis vivants sont de courtes plantes cultivées sous une culture plus haute. Ils peuvent concurrencer les mauvaises herbes, attirer davantage de pollinisateurs et fournir des nutriments aux cultures comestibles. Cependant, il est important de surveiller la compétition pour les ressources entre votre culture maraîchère et le paillis vivant pour éviter les problèmes de mauvaises herbes.




